Vers un nouveau grand Compromis ?

Publié le par PNC Ghjuventù

Après le grand Compromis de 1987, l’Acte Unique, qui associa relance du marché intérieur et  l’intégration européenne, les dirigeants européens doivent aujourd’hui trouver le nouveau compromis qui relancera l’Union européenne sur des bases plus saines économiquement, socialement mais aussi et surtout démocratiquement.


 

Solidarité ou intégration ?

union europeenne imageLe Président de la République, François Hollande, aime à répéter en chaque occasion qui lui ait donné que la solidarité européenne doit sans cesse être plus forte et que l’Union politique peut attendre. La solidarité européenne étant le cœur du projet européen et la violence de la crise ne permettent pas d’attendre, François Hollande souhaite plus de solidarité de la part de Berlin pour pouvoir avancer, plus tard, sur l’intégration qui nécessitera un changement de traité et un transfert de souveraineté difficile à concevoir pour un Chef de l’Etat français.

 

A quoi la Chancelière Allemande, Angela Merkel, lui rétorque qu’il ne pourrait y avoir de solidarité sans intégration politique. En démocratie, les électeurs doivent pouvoir sanctionner leurs dirigeants or aujourd’hui les grecs, les espagnols, les portugais, les irlandais… ne peuvent sanctionner les dirigeants européens qui prennent de décisions pour eux ! Angela Merkel critiquée chez elle pour être trop solidaire l’est à l’extérieur pour ne pas l’être assez. N’oublions pas qu’elle n’est responsable que devant les électeurs allemands ! C’est pourquoi elle veut que l’intégration politique soit soutenue par Paris pour que la solidarité soit européenne et non allemande.

 

Vers un Nouveau traité ?

A traité constant, l’intégration et la solidarité européenne pourraient s’intensifier encore un peu par un subtil jeu d’interprétation juridique ou par des accords politiques négocié aux forceps et à la limite du juridique. Mais la cour constitutionnelle allemande nous le rappelle sans cesse, en démocratie on doit respecter la loi et en premier chef la loi fondamentale ou la changer ! ‘‘dura lex sed lex’’. Or nous sommes déjà presque au maximum de ce qui peut être fait sous les traités et constitutions actuels.

 

C’est pourquoi, les propositions misent sur la table par le Président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et le Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, soulignent l’impérieuse nécessité d’avancer dès aujourd’hui vers une intégration politique, économique, fiscale et démocratique toujours plus étroite  mais prévoient aussi dans un futur plus ou moins proche (dans 3 ou 5 ans) un nouveau traité européen.

 

Vers une Europe démocratique ?

content_ep_vote.jpgN’en déplaise aux jacobins français, et notamment ceux de gauche qui soutiennent François Hollande, il sait qu’il faudra un nouveau traité s’il veut plus de solidarité et s’il veut tenir sa promesse de croissance et d’emploi en France et en Europe. Ce nouveau traité donnera évidemment plus de pouvoir à l’Union européenne dans certains domaines de la vie politique, économique et sociale, c’est inéluctable.

 

Car là est le grand paradoxe de la gauche française, elle veut une Europe plus démocratique et plus sociale mais refuse toutes concessions dans les compromis, tous transferts dans la souveraineté et toute communautarisation de la démocratie. Pendant ce temps les allemands tendent encore et toujours la main assurant que les concessions politiques et diplomatiques de la France valent bien les concessions économiques et financières de l’Allemagne.

 

 

Avec ou sans les Britanniques ?

Les Britanniques, européens depuis 1974, ont toujours considéré qu’ils avaient intégré un grand marché rien d’autres, niant au passage avoir fait du premier grand Compromis de l’Acte Unique de 1987. S’il nul ne peut forcer un Etat à rester contre sa volonté, nul ne peut imposer aux autres des compromis si, in fine, il n’en fait pas parti. Les britanniques devront se poser la question s’ils veulent ou non continuer l’aventure mais même l’eurosceptique Cameron, qui marche sur les pas de son ‘‘illustre’’ maitre politique, Margareth Tchatcher,  sait que sortir de l’Europe, son doux rêve, serait plus couteux économiquement que d’y rester.

 

Le nouveau grand Compromis est là tout proche, il se dessine. Les élections européennes de 2014 seront un rendez-vous que les européens ne pourront éviter s’ils veulent être écoutés et entendus dans ce grand débat. Les corses, aussi, auront leur mot à dire. Et bien que l’avenir du peuple corse se joue d’abord et avant tout dans l’île, il se jouera aussi à Bruxelles.

 

Roccu GAROBY



‘‘La loi est dure mais c’est la loi’’

Publié dans Auropa

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