Jean Claude Juncker élu président de la Commission européenne !

Publié le par PNC Ghjuventù

Mardi 15 juillet dernier, Jean Claude Juncker a été élu à la tête de l’Exécutif européen, la puissante Commission européenne, avec 422 voix pour, 250 contre et 47 abstention. Après 10 ans de la fantomatique et ultralibérale Commission Barroso, Bruxelles doit changer de cap ! Il faut une Commission moins libérale, plus fédéraliste et respectueuse du droit des peuples à s’autodéterminer !

 

 

Un progrès démocratique

 

PETout d’abord, l’élection de Juncker est, rappelons-le, la conséquence logique des dernières élections européennes du 25 mai dernier. En effet, le Parti Populaire Européen (PPE) avait choisi l’ancien Premier Ministre luxembourgeois comme ‘‘tête de liste’’ pour les européennes, leur potentiel candidat à la Présidence de la Commission, en cas de victoire du PPE, ce qui fut le cas. Avec 221 députés, sur 751, le PPE est le 1ergroupe au Parlement européen, devançant largement les socio-démocrates (191 élus) ; il était donc logique qu’ils obtiennent le poste le plus important.

 

Mais, si le Traité de Lisbonne précise que le Parlement élit le Président de la Commission européenne, il revient au Conseil européen composé des chefs d’Etat et de gouvernement, de nommer le candidat à l’élection ! Et le Premier Ministre britannique, David Cameron a tout fait, jusqu’à forcer un vote, alors que les décisions y sont prises habituellement par consensus, pour s’opposer à Juncker. Il a été mis en minorité, ce qui est vu comme une humiliation par la presse britannique et européenne.

 

En cela, cette élection était prévisible, mais elle démontre surtout une avancée importante sur le long chemin de la construction d’une Europe plus démocratique, car les Européens ont choisi, indirectement, pour la première fois, leur Président !

 

Une Commission moins libérale……

 

drapeau-europeenEn démocrate (-chrétien), Juncker a rencontré, début juillet, tous les groupes politiques du Parlement pour se présenter et défendre son programme, en ouvrant des portes à ceux et celles qui étaient prêts à le soutenir, car avec 221 députés au PPE, le candidat à la Présidence n’a pas la majorité absolue (376 voix). Les socio-démocrates (191 élus) et les libéraux (67 élus), qui n’ont pas voté à 100% pour Juncker, ont accepté de former une majorité stable et ont reçu quelques garanties quant au contenu politique.

 

Par exemple, il semblerait que le poste-clé de Commissaire européen en charge des affaires économiques soit, pour les cinq ans à venir, réservé à un socialiste : de quoi satisfaire les socialistes qui comptent interpréter les textes budgétaires européens de la façon la plus flexible possible, à l’inverse de l’ultra-rigide et ultralibéral Olli Rehn, le Commissaire sortant. Un coup de maître aussi pour Juncker qui force ainsi les socio-démocrates à jouer le jeu : ils ne pourront plus reprocher à Bruxelles d’être ultralibérale puisqu’ils seront eux-mêmes aux manettes.

 

…. qui devra construire l’Europe des peuples !

 

scotland's futureDésormais élu, Juncker doit distribuer, pendant l’été, les ‘‘portefeuilles ministériels’’ à ses 27 autres Commissaires européens, (1 membre par Etat) ; ils seront ensuite auditionnés par le Parlement européen, à la rentrée, avant que la Commission, dans son ensemble, ne passe devant le Parlement pour un vote de confiance. L’entrée en fonction de la nouvelle Commission est prévue pour le 1er novembre.

 

Mais, avant cela, il y aura eu un référendum sur l’indépendance de l’Ecosse, prévu le 18 septembre, et on sera à quelques jours d’un autre référendum en Catalogne, celui-ci prévu  le 9 novembre. Le droit des peuples à s’autodéterminer, tout comme celui des Nations sans Etat à rejoindre le club des Etat-Nations, tout en restant dans l’Europe pour laquelle elles ont participé à sa création, sera une des premières questions que devra gérer le nouveau Président de la Commission européenne.

 

Quand l’Alliance Libre Européenne (ALE) a auditionné M. Juncker, le 9 juillet dernier, il a répondu que, tout en respectant le vote des peuples, un tel processus n’était pas simple. Ces propos sont déjà plus progressistes que ceux de son prédécesseur qui avait dit vouloir refuser de reconnaître ces futurs referendums ; mais il faudra aller plus loin, M. Juncker, car la démocratie et les droits de l’Homme sont les fondements même de l’Union européenne et ne se négocient donc pas !

 

 

 

Roccu GAROBY

 

Président de l’Alliance Libre Européenne Jeune

 

Publié dans Auropa

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