Royaume-Uni, vers une sortie de piste ?

Publié le par PNC Ghjuventù

Le Royaume-Uni qui n’a jamais paru aussi près d’une sortie de l’Union européenne, est à la croisée des chemins, souhait-il toujours être un Etat Membre de l’Union européenne?

 

David Cameron, l’Europe et le référendum

David-Cameron-britain-europe.jpgDepuis qu’il a refusé de signer le traité budgétaire en décembre 2011, David Cameron, le Premier Ministre britannique, a fait prendre au Royaume-Uni le chemin de la sortie, ce qu’aucun de ses prédécesseurs, même Margareth Tchatcher pourtant considérer par ses pairs comme la plus eurosceptiques des chefs de gouvernement que l’union ait connu, n’avait jusqu’alors osé emprunter. Pourtant David Cameron, qui ne veut pas sortir de l’UE -mais souhaite la renégociation son adhésion, s’est mis seul dans une situation politiquement intenable.

 

Dès 2009, lors de la campagne législative britannique, et alors qu’il menait l’opposition conservatrice aux élections de 2010 face au Premier Ministre travailliste sortant, Gordon Brown, il propose de faire un référendum sur le traité de Lisbonne avant son entrée en vigueur prévu au 1er décembre 2009.

 

Dans le pays du parlementarisme, proposer un référendum est révolutionnaire ! Depuis 1975, il n’y a eu au Royaume-Uni que 2 référendum, un –déjà- sur l’appartenance à la Communauté Economique Européenne (CEE) que venait de rejoindre, un an plus tôt, Londres et un en 2011 sur le mode de scrutin aux élections législatives. Mais en 2009, cette proposition était populiste puisque les élections avaient lieu en mai 2010 et que le traité avait, lui, déjà été ratifié par le Royaume-Uni et allait rentrer en force au 1er décembre 2009.

 

Mais depuis la proposition de référendum de leur leader, l’aile eurosceptique des Tories, le parti de Cameron, s’est engouffré dans cette brèche et demande un referendum, soutenus par l’UKIP, le parti pour l’indépendance du Royaume-Uni, qui est devenu le 2ème parti politique du Royaume aux élections européennes de 2009 et qui a pour seul objectif politique de faire sortir le Royaume-Uni de l’Union.

 

Trahit par les siens, piégé par ses adversaires et tancé par les Etats-Unis

Alors que ses propres troupes le débordent, que ses adversaires travaillistes votent avec les rebelles conservateurs pour le mettre en minorité, que la pression du UKIP et de l’opinion publique britannique s’accentue et que même les Etats-Unis viennent de faire savoir qu’ils souhaitent voir le Royaume-Uni membre à part entière de l’Union, David Cameron devrait courant janvier 2013 faire valoir la vision qu’il a de son pays au sein de l’Union et préciser les renégociations qu’il souhaite imposer aux 26 aux Etats membres, aux 440 autres millions d’européens pour rester un partenaire fiable.

 

Quand au référendum, il semble impossible de l’éviter désormais, et il devrait avoir lieu en 2015 juste après les élections législatives britanniques. Mais quelle sera la question posée ? Cameron aimerait certainement demander si les britanniques veulent rapatrier des compétences de Bruxelles ce à quoi une immense majorité de britannique répondrait oui sans précision aucunes sur ‘‘ces compétences à rapatrier’’. Mais il pourrait se voir obliger par les eurosceptiques de son camp de poser la question simple si le Royaume-Uni doit rester dans l’Union ou pas. A cette question les enquêtes d’opinion montrent que pour la première fois une majorité de britanniques veulent quitter l’UE.

 

David Cameron, sera-t-il le premier Chef de gouvernement de l’Union européenne à demander à Bruxelles la sortie de son pays?

 

Le 27ème Etat membre, le Royaume désuni ou la grande Suisse

Les britanniques vont devoir choisir très prochainement entre 2 options. Soit il décide rester dans l’UE et ils cameron-parachute.jpgdeviennent -enfin- européen, c'est-à-dire qu’ils acceptent les règles du jeu qu’ils ont eux-mêmes acceptées et façonnées.

 

Soit il décide de partir et alors les conséquences sont immenses pour le Royaume-Uni. Les Ecossais, pro-européens, pourrait en profiter pour rejoindre l’Union libéré des anglais et Londres, pour ne pas payer des droits douanes européens, pourrait négocier un nouvel accord de libre-échange avec l’Union, avec qui elle fait 50% de son commerce, sur le modèle norvégiens ou suisse.

 

Dans ce scenario, loin d’être improbable, Le Royaume-Uni deviendrait de facto une grande Suisse ou grande Norvège, libre-échangeant avec l’Union mais contraint de respecter les règles commerciales façonnées par Bruxelles ! Ce scenario devient si probable que même le très influent journal britannique ‘‘The Economist’’ -pourtant eurosceptique- s’est mis à défendre les vertus européennes par peur de voir Londres sortir de l’Union !

 

A jouer avec le feu, l’apprenti sorcier, David Cameron, pourrait bien se bruler les mains… par un retour de flamme référendaire qu’il a lui-même allumé !  

 

 

Roccu GAROBY

 

Publié dans Auropa

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