‘‘Keynes à Bruxelles !’’

Publié le par PNC Ghjuventù

Des Etats endettés

La crise immobilière américaine (les ‘‘subprimes’’) de l’été 2007 qui s’est muée en crise financière (chute de Lehman Brothers) en septembre 2008 devenue depuis une crise économique et sociale mondiale tout autant qu’une crise systémique a nécessité l’intervention massive de la puissance publique, donc des contribuables, c'est-à-dire vous et moi, pour sauver le système bancaire. Il le fallait n’en doutons pas une seconde. Mais il fallait aussi penser à ceux qui, responsables de la crise, n’ont pas payer leur faute et à ceux qui allaient, sans responsabilité aucune, perdre leur emploi.

 

En ayant sauvé le système bancaire et nationalisé ces dettes, les Etats européens, déjà lourdement endettés avant la crise, se sont retrouvés sans munitions aucunes quand le chômage et la souffrance sociale ont explosé et quand les plus fragiles des citoyens et des Etats de la zone euro nécessitaient un soutien public et financier important.

 

…et condamnés à la rigueur

Le poids de la dette publique des Etats et le remboursement de celle-ci et de ses intérêts grèvent de plus en plus les budgets nationaux limitant ainsi les marges de manœuvre budgétaire des Etats. En absence de coopération fiscale en Europe, les Etats peuvent difficilement augmenter les impôts au risque de voir partir riches individus et grosses entreprises laissant aux ‘‘petits’’, qu’ils soient salariés ou patrons, d’assumer seuls le remboursement de la dette publique.

 

Ils restent donc aux Etats le pouvoir de couper dans les dépenses pour rééquilibrer les comptes publics au risque cette fois-ci d’aggraver la crise économique et les injustices sociales. Autrement dit, les Etats, pour rembourser leur dette, multiplient les plans de rigueur qui réduisent eux-mêmes les ressources fiscales et l’activité économique et limitent encore un peu plus leur mage de manœuvre !

 

La relance par l’Europe

Pourtant il existe une voie pour sortir par le haut de cette crise mais elle nécessite un volontarisme politique fort. Demandons-nous si un Etat membre de l’Union peut seul dominer la finance comme le souhaitait François Hollande, alors candidat à la Présidentielle lors de son meeting au Bourget ? Demandons si un Etat membre de l’Union peut seul imposer une lutte sans merci contre les paradis fiscaux en et hors d’Europe ? Demandons-nous si un Etat membre peut seul imposer une multinationale comme Google qui joue sur les failles de nos systèmes? Demandons-nous si un Etat membre seul peut relancer l’économie européenne et créer de l’emploi durable ?

 

A toutes ces questions une réponse simple et évidente s’impose : bien que non ! Mais l’Union Européenne, par sa masse critique et par sa force économique, peut taxer les transactions financières, peut lutter contre les paradis fiscaux, peut relancer l’économie européenne mais pour cela il faut collectivement accepter que Bruxelles ait un pouvoir fiscal et budgétaire bien plus important qu’aujourd’hui.

 

Dans les prochaines semaines les Chefs d’Etat et de gouvernement vont, en catimini et à l’abri de tout débat public, décider de l’avenir du budget européen pour les 7 prochaines années (2014-2020). Ils auront le choix d’avoir une politique de relance européenne en investissant dans les politiques d’avenir et dans la solidarité européenne mais cela nécessitera d’augmenter le budget européen en le finançant par une taxe sur les transactions financières européenne. Ou ils décideront d’imposer l’austérité à tous et couperont aussi dans le budget européen condamnant les européens au déclin économique et social.

 

Roccu GAROBY

Président des Jeunes de l’Alliance Libre Européenne 

Publié dans Ecunumia

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