PNC Ghjuventù sur le terrain de la spéculation

Publié le par Vincent Gambini

Si une idée reçue valide le fait qu’en politique, l’été est la période où l’attention de la population est au niveau le plus bas, permettant ainsi, par «malice» de faire passer des mesures délicates, ce week-end à Porto-Vecchio a été une formidable exception.

En effet, sur fond de spéculation, la municipalité s’est malheureusement une fois de plus distinguée en attribuant un permis d’aménagement de 4000 m² à Santa Giulia le jour de l’annulation du PLU.

Pire, 15 jours avant, ce ne sont pas moins de 15 villas de luxe "pieds dans l'eau" qui recevaient le droit de sortir de terre… Villas situées à 35m du bord de mer !

 

Nous arrivons dès lors dans une situation incroyable, où non content d’ignorer depuis des années les alertes des associations pour l’environnement, des citoyens porto-vecchiais, par le biais des élections, c’est désormais la décision du juge qui est "snobé" d’une seule signature. Jusqu'ou ira-t-on si même les recommandations d'une juge d'une juridiction administrative indépendante, et ayant compétence en la matière n'est pas écouté ?

 

Une conférence de presse * a donc eu lieu, dans laquelle PNC Ghjuventù s’est impliqué totalement, le sujet touchant la jeunesse au-delà de toute imagination.

 

Car, comme j’ai eu l’occasion de le rappeler lors de cette conférence, ce dossier, symptomatique de ce que devient malheureusement notre terre, est à plusieurs titres, un poignard enfoncé dans le cœur de la jeunesse insulaire, et renforce le scepticisme, pour ne pas dire le pessimisme ambiant.

 

D’un point de vue économique tout d’abord, force est de constater que ces affaires ont de quoi décourager une jeunesse qui, par ses études ou son travail, cherchent à faire vivre sa terre, mais qui ne pourra plus se loger (la spéculation faisant inexorablement monter les prix) ou profiter des richesses de sa terre.

Au niveau environnemental, rappelons que des arbres centenaires ont été décimés, et la beauté d’un lieu comme Santa Giulia devient de plus en plus aléatoire… Bon nombre de porto-vecchiais ne s’y rend déjà plus

Même l’économie touristique devrait s’en inquieter puisque la bétonnisation de ces lieux entrainera un jour ou l’autre une baisse de la fréquentation.

 

Toujours est il qu’une fois de plus, le pouvoir politique est utilisé à des fins contraires aux intérêts du peuple corse.

 

La question est désormais de savoir si le développement d’une île se mesure en hectares de littoral urbanisés, à l’heure où on laisse l’intérieur de l’île mourir.

Il convient d’ajouter à cela l’ignorance de l’Etat qui préfère fermer les yeux plutôt que de saisir le problème à bras le corps

 

Alors que l’assemblée de Corse semble décidé à évoluer dans le bon sens sur la problématique du foncier, il serait temps que l’ensemble de l’échiquier politique de l’ile se remette en cause.

Car la notion de politique est étroitement liée à celle de responsabilité. Et quand on utilise son temps public à détruire systématiquement ceux qui fait la fierté et la force du peuple Corse, il faudra un jour en répondre.

 

Quant à nous, nous sommes seulement de jeunes corses souhaitant une application de la loi littoral, un véritable controle de légalité puisque l'Etat a une prérogative de puissance publique en l'espèce et espérant un jour avoir la chance de pouvoir vivre sur notre terre.

 

Vincent Gambini, paru dans Arritti cette semaine

 

* Etaient présent : A Noscia Tarra, Le collectif pour la loi littoral, le collectif pour le libre accès aux plages, ABCDE, U Levante, le GARDE, Corsica Libera, PNC , PNC Ghjuventù, Inseme per a Corsica, la section locale du Parti Socialiste, Portivechju Altrimenti, La gauche autonomiste.

Publié dans Ecunumia

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